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à seigneur. La garnison de Jussey mit à feu et à sang le village de Rignévelle ; mais, sur les réclamations du seigneur, Gauthier de Laweline, le dommage fut payé deux cent cinquante florins d’or (1348)[1].

Sous le gouvernement de Jean le Bon, les malheurs de notre pays vinrent des ennemis de la France. Pendant que le vaincu de Poitiers honorait sa captivité de Londres, les Anglais envahirent les deux Bourgognes. Une de leurs compagnies s’avança par Coiffy jusqu’à Jussey, et joignit ses ravages à ceux des Lorrains, commandés par Etienne de Vy[2]. L’abbaye de Cherlieu et toute la frontière furent dévastées, sauf les bonnes places, que le bailli d’Amont, Jean de Cusance, avait réparées à la hâte[3]. Il y fit entrer, de gré ou de force, tous les retrahants, et l’on y retira tous les vivres de la campagne ; puis l’on abattit et brûla tout ce qui n’était pas tenable, ainsi que les maisons, fours et moulins pouvant servir à l’ennemi[4]. Outre les retrahants, le château de Jussey reçut quarante hommes de garnison, pendant que son prévôt conduisait au duché les contingents de cavalerie et d’infanterie levés dans la prévôté (1359)[5]. La place de Jonvelle, dont le fief n’était pas tenu directement par le souverain, comme Jussey, dut se suffire à elle-même. Philippe la défendit vaillamment,

  1. Archives du Doubs, papiers de dépense, collection Duvernoy.
  2. Chambre des comptes, J, 118.
  3. 7 avril 1358, ordre au prévôt de Jussey de réparer le château et d’y contraindre les ressortissants, même par prise de corps et de biens. (Cartul. de Cherlieu, à la Bibl. impériale.) En 1363, défense aux gentilshommes de Jussey de sortir de la ville, sous peine de perdre leur fief. (Ch. des c., J,122)
  4. Ch. des c., D, 114
  5. Ancienne ch. des c., J, 118, 119.