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considérant un tel affranchissement bien moins comme une aliénation que comme un retour au droit naturel. « Nous verrons avec satisfaction, ajoute-t-il, que notre exemple amène, sous notre règne, l’abolition générale des droits de mainmorte et de servitude. » Disons donc avec un célèbre publiciste : « Il est bon que les générations n’oublient pas que la main qui a jeté le germe des bienfaits dont elles jouissent, n’est pas celle de la Révolution, qui a tout brisé, mais celle du législateur de 1789, qui voulait tout améliorer[1]. »


Nous sommes arrivés, dans notre histoire, au milieu du quatorzième siècle, comparable aux plus mauvais des âges féodaux, pour les désastres qu’il fit peser sur notre malheureuse province. Esquissons-en les événements principaux, parce qu’ils offrent des détails intéressants pour les environs de Jonvelle, et parce qu’ils amenèrent la confiscation de ce beau fief.

Irréconciliables ennemis de la France et des ducs de Bourgogne, que la France leur avait imposés comme souverains, les principaux barons du comté étaient presque toujours en armes contre eux et contre leurs partisans. Le fameux Jean de Chalon-Arlay II était à la tête de la ligue contre le duc Eudes IV. En 1344, l’armée du prince battit les confédérés dans le bailliage d’Amont, et leur enleva Port-sur-Saône, puis la Rochelle, qui se défendit longtemps contre Robert de Châtillon, gardien du comté, assisté du prévôt de Clerval et de Guillaume Mercier, prévôt de Jussey. Celui-ci, en arrivant sur les lieux,

  1. A. Galitizin, dans l’Ami de La Religion, 31 août 1861.