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tendre, dans ce moment sa douleur seule l’égarait : sans doute, aux jours de son bonheur, son imagination était vive et brillante ; mais alors même on n’en disait rien : ce n’était que de son cœur qu’on parlait.

Il était près de neuf heures du soir lorsqu’elle arriva chez mistriss Birton : tout reposait dans un profond silence. Le postillon, en s’avançant au bord des larges fossés qui entouraient cet asile, aperçut tous les ponts-levis remontés. Pierre, inquiet de voir sa maîtresse si tard dans ces chemins, se hâte de descendre pour chercher un passage ; il marche à tâtons, et se trouve bientôt auprès d’un mur qui le conduit à une large porte garnie de fer : il frappe inutilement ; ce bruit, que les échos répercutent de montagne en montagne, interrompt un moment la solitude de ce lieu, et bientôt tout rentre dans le silence ; il essaie, autant que ses forces le lui permettent, de grimper sur les barreaux de la porte, et en s’aidant de quelques rameaux de lierre desséchés, il trouve une corde, il la tire ; le son