civilisation européenne, ils feront tellement examiner, scruter, peser les institutions que l’on voudrait introduire, qu’il sera bien difficile qu’elles commencent même à prendre racine.
« Ils ne songent pas au bien du peuple, ils ne pensent qu’à plaire à leur souverain : voilà la vérité ; ils l’endorment au murmure de leurs flatteries.
« Ce fait que je viens de signaler est une des causes de la plupart des maux des Annamites ; — les gouverneurs ne parlent au souverain que des événements heureux ; ils ne l’entretiennent que de ce qui peut le charmer ; — aussi, malgré les prescriptions de la loi, cachent-ils les calamités et évitent-ils d’ébruiter les défaites, les famines, les mauvaises récoltes et jusqu’aux épidémies. — Rien ne transpire de tout cela dans les rapports annuels que le souverain exige d’eux pour se mettre au courant des affaires de l’État ; — les gouverneurs annamites sont craintifs, soupçonneux, observateurs serviles de traditions déplorables ; aussi filtrent-ils souvent des mouches et font-ils avaler des éléphants entiers (sic).
« Comment, maintenant, parviendra-t-on à répandre les éléments des connaissances avec cette écriture idéographique composée d’une infinité de signes très-difficiles ? Je ne nie pas qu’on ne puisse se livrer aux sciences avec ces caractères. Mais que d’inconvénients ! que de difficultés ! Pour arriver à pouvoir lire et com-