Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 1.djvu/187

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

au roi stanislas

Le ciel comme Henri voulut vous éprouver ;
La bonté, la valeur à tous deux fut commune ;
LaMais mon héros fit changer la fortune
LaMaQue votre vertu sait braver.


à madame de boufflers

Vos yeux sont beaux, et votre âme est plus belle ;
VoVous êtes simple et naturelle,
Et sans prétendre à rien vous triomphez de nous ;
Si vous eussiez vécu du temps de Gabrielle,
SiJe ne sais pas ce qu’on eût dit de vous,
SiJeMais on n’eût point parlé d’elle.


XXIII

Il y a quelque temps que M. Deslandes a publié un volume de dissertations[1]. Elles sont assez peu curieuses ; j’en excepte deux dont je vais extraire ce qui m’y paraît mériter quelque attention :

1° Dans la première dissertation, M. Deslandes appuie sur la nécessité d’établir des greniers publics, où l’on serre dans des années d’abondance de quoi subsister dans des temps fâcheux. Il ajoute qu’on y a pensé souvent, mais il y a longtemps qu’on a dit que la France était le pays des projets, et non de l’exécution.

2° Il faut mettre dans ces greniers les blés qu’on recueille dans les pays chauds, parce que ceux qui naissent dans les pays froids se corrompent et se moississent. Les Moscovites ne serrent leurs blés qu’après les avoir fait chauffer plusieurs jours de suite.

3° Les meilleurs greniers publics seraient des souterrains creusés dans le roc et impénétrables à l’air et à l’eau. La raison en est que l’air intérieur ne pourrait frapper les grains, ni in-

  1. Deslandes a publié, en 1748, le premier volume d’un Recueil de différents traités de physique et d’histoire naturelle, mais point de dissertations proprement dites.