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plus efficaces m’ont paru ceux que je devais saisir ; sans quoi, accorder des permissions, ou accorder l’introduction de la farine et du biscuit par les seuls Négociants de Saint-Domingue, c’eût été à-peu-près la même chose. Trois ou quatre Négociants dans chaque partie de la Colonie, auraient pu se mettre à même de remplir les vues du Gouvernement. Mais il leur aurait été très-aisé de se concilier, et les effets de leur opération n’auraient tourné qu’à leur avantage. En permettant donc aux Américains de concourir à cette introduction, c’est en même-tems introduire l’abondance sans nuire au Négociant ni au Consommateur.

M. de Marbois vous écrira, sans doute, particulièrement sur cet objet. Peut-être qu’il vous expoſera des motifs, qu’il aura voulu me laisser ignorer, ou bien ceux qui n’ont pu me persuader. Mais dans tous les cas, Monseigneur, je pense que les vivres ne sauraient être trop près des hommes qui doivent les consommer ; que les Colons ne doivent pas toujours attendre leur subsistance uniquement des Négocians de la Métropole. Et que dans les malheurs qui affligent maintenant la France, j’ai cru qu’il devait résulter le plus grand bien du parti que j’ai pris et que j’ose me flatter que vous voudrez approuver.

Pour Copie conforme à l’Original, du Chilleau.