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était avec lui à Flessingue, et l’autre moitié à Berghes.

Un troisième Espagnol, Diego Alonso, qui se faisait appeler le capitaine Lembure, commandait également une compagnie belge, avec la moitié de laquelle il avait reçu l’ordre de passer à Dordrecht, pour de là aller à Gorcum et à Grave avec le comte de Hollac ; l’autre moitié devait rester à Bergues. Son lieutenant était espagnol comme lui ; il se nommait Pedro Carrasco.

Enfin, il y avait un autre Espagnol, Diego de Fonseca, qui commandait une compagnie de gens de pied, à Nimègue.

On comptait, dans ces quatre compagnies, une quarantaine de soldats espagnols ; celle de Paredès en particulier en avait onze.

Soit qu’ils envisageassent le danger qu’ils couraient, s’ils tombaient aux mains des troupes royales, soit que le remords de porter les armes contre leur souverain et leur patrie troublât leurs consciences, Paredès, Vanegas, Alonso et Fonseca s’étaient, à l’instigation du premier, concertés, depuis quelque temps déjà, dans le plus grand secret, sur les moyens de se faire pardonner leurs fautes passées, en rendant un service signalé au Roi. Après avoir bien examiné le parti qu’ils pouvaient tirer des ressources dont ils disposaient, et les obstacles qu’ils auraient à vaincre, ils s’étaient arrêtés au plan de livrer Flessingue au prince de Parme, et de mettre en même temps la main sur le prince d’Orange, ainsi que sur son fidèle et habile conseiller Philippe de Marnix, qui habitait le château de Soubourg, près de cette ville.

Il leur importait, avant de donner suite à ce dessein, de s’assurer des dispositions du Roi, ou du moins du