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cause de la révolution, puisqu’il s’agissait cette fois non-seulement d’ôter la vie au prince d’Orange, mais encore de livrer aux troupes royales le principal boulevard de la Hollande et de la Zélande — fut tramé, dans l’été de 1585, par un Espagnol du nom de Francisco Paredès. Ce Paredès, qui était de Medina del Campo, après avoir servi quelques années sur les galères, avait accompagné en Suède Francisco de Eraso. Au retour de ce voyage, et se trouvant à Maestricht, il eut une querelle avec Eraso craignant que de mauvais rapports n’eussent été faits contre lui au prince de Parme, il se retira à Kerpen, non loin de Cologne. Quelque temps après, il partit pour Dusseldorf. Il était arrivé près de Nuys, quand des cavaliers sortis de Gueldre le firent prisonnier, et le conduisirent dans cette ville, où il fut détenu pendant trois mois, au bout desquels on l’envoya à Utrecht. Là, sur l’offre du prince d’Orange, il entra à son service. Il fut pendant un an et demi à Bruxelles, sous les ordres du gouverneur Vanden Tympel, s’y faisant appeler Alvarado ; depuis, un capitaine d’infanterie, nommé Philippe Tongerloo, d’Anvers, étant mort, on lui donna sa compagnie, qui, au temps dont nous parlons, tenait garnison à la Vère.

Paredès n’était pas le seul officier espagnol qui servit le prince d’Orange. Antonio Vanegas, qui avait été soldat dans la compagnie de Julian Romero à Bruxelles, sous le gouvernement du duc d’Albe, avait déserté son drapeau, par suite d’une insulte reçue d’un de ces camarades, et était passé à l’ennemi. Il était devenu sergent-major de Vanden Tympel. En 1583, il se trouvait à la tête d’une compagnie belge, dont la moitié