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raient dù produire, parce qu’elles étaient en contradiction avec les nouvelles qui lui parvinrent, dans le même temps, par d’autres voies (pp. 100-101).

On voudra savoir peut-être quel fruit Gaspar Añastro retira de sa détestable entreprise. Nous avons dit qu’en quittant Anvers, il s’était rendu à Calais. Dès le 20 mars, il arriva à Tournay, et instruisit le prince de Parme du coup qu’il avait préparé. Farnèse l’accueillit avec distinction, le remercia, loua sa conduite ; il ne se borna pas à ces témoignages d’approbation, mais, dans une lettre adressée au Roi, il le supplia avec instance d’accorder à Añastro tout ce qui lui avait été promis, et même davantage (pp. 75-78). De son côté, Añastro ne négligea point de réclamer son salaire : « Cet événement — écrivit-il à Philippe II, le 17 avril — a produit une telle sensation dans le pays, qu’on attend avec désir la démonstration et la récompense qui en résulteront de la part de Votre Majesté (pp. 96, 98). » Cependant, au mois de septembre, il n’avait rien obtenu encore ; il se décida alors à partir pour l’Espagne, dans l’espoir d’y rendre ses sollicitations plus efficaces. Farnèse, qui avait déjà plaidé sa cause avec chaleur, lui remit une lettre pour le Roi, où il le recommandait de nouveau, et en des termes pressants, à la munificence du monarque (pp. 110-111). À partir de cette époque, nous ne retrouvons plus sa trace que dans un écrit, du mois de janvier 1583, du prévôt Foncq, devenu garde des sceaux des Pays-Bas, à Madrid : Foncq y fait connaître qu’Añastro s’est retiré auprès de lui ; il y exprime le regret qu’il n’ait pas réussi dans son entreprise contre la vie du prince d’Orange, et il ajoute qu’il souhaiterait