Page:Correspondance de Guillaume le Taciturne, prince d’Orange, 1857.djvu/80

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— LXX —

du prince d’Orange, seul et unique instrument et auteur de tant de misères et de calamités par elles souffertes, leur en ouvrait le chemin (pp. 78-79). »

Farnèse, on le voit, était peu au courant de ce qui se passait à Anvers aussi convenait-il qu’il lui était impossible de s’en procurer des avis certains, quoiqu’il envoyât des espions et des messagers partout. Le 16 avril, il croyait toujours que le prince avait succombé à sa blessure (pp. 92-94). Six semaines plus tard, il ne savait pas encore la vérité, mais il s’exprimait pourtant, sur la mort du prince, d’une manière moins positive (pp. 107-109). Ce fut le 9 juillet seulement qu’il sut, à n’en pas douter, que Guillaume vivait ; qu’il était même entièrement guéri de sa blessure, « quoique un peu empêché de la langue et faible. » Il en instruisit le Roi, en exprimant l’espoir que « cet homme si pernicieux » serait châtié quelque jour d’une manière plus rigoureuse qu’il ne venait de l’être (p. 109).

A Madrid, on crut plus longtemps encore à la mort du prince d’Orange[1], et il est inutile de dire la satisfaction que cet événement y causa. — Le cardinal de Granvelle ne fut pas le dernier à faire éclater sa joie. On trouvera, dans ce volume, un échantillon de sa correspondance sur ce sujet avec ses amis (p. 106).

Philippe II était en Portugal. Les dépêches du prince de Parme ne firent pas sur lui l’impression qu’elles au-

  1. Voy., dans les Archives ou Correspondance inédite de la maison d’Orange-Nassau, t. VIII, p. 97, des extraits des lettres du cardinal de Granvelle au prieur de Bellefontaine, son cousin, des 28 avril, 5 juillet, 8 et 25 septembre 1582.