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les provinces de l’Union, une lettre où leurs sentiments à cet égard se manifestaient d’une manière non équivoque (p. 89). Le duc d’Anjou, de son côté, ordonna aux magistrats des villes de faire dire des prières publiques pour le rétablissement du prince (p. 87).

Guillaume, cependant, ne devait pas mourir cette fois ; Dieu, qui tient dans ses mains la vie des hommes et la destinée des empires, le réservait à d’autres épreuves. Après que tous les remèdes ordinaires curent été inutilement employés, un médecin piémontais attaché au duc d’Anjou, Léonard Botal, conseilla de boucher la plaie avec le pouce, et de faire succéder continuellement des personnes les unes aux autres, pour la fermer de cette manière. On le fit, et par là on se rendit maître de l’hémorragie. Dès lors, l’état du malade perdit peu à peu ce qu’il avait eu d’alarmant. Quinze jours après, son rétablissement ne faisait plus de doute[1]. Le 28 avril, les états généraux en corps allèrent le féliciter (p. 65). Le duc d’Anjou ordonna que de solennelles actions de grâces fussent rendues à Dieu dans toutes les villes du pays (p. 105) : à Anvers, la cérémonie se célébra le 2 mai ; tout travail, tout négoce fut, à cette occasion, interdit par le magistrat (p. 104.)

Alexandre Farnèse se trouvait à Tournay, qu’il avait conquis à la fin de l’année précédente, lorsque les premiers avis de l’assassinat du prince d’Orange lui parvinrent ; selon les informations qui lui étaient données, le prince avait cessé de vivre. Il s’empressa de transmettre cette bonne nouvelle au Roi : « Le cœur me crevait, — ainsi

  1. Lettre des députés d’Ypres, du 15 avril.