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Martin Veraecht, anversois, faiseur de harnais, et deux marchands espagnols, Pedro de la Peña et Andrés de la Maça. Guicciardini était accusé d’avoir, peu de temps avant l’assassinat, fréquenté Añastro et dîné chez lui : ce qu’il ne faisait pas précédemment ; on lui reprochait, en outre, d’avoir écrit à un certain Mario Baudini, à Paris, une lettre où il parlait avec moquerie et mépris de l’inauguration du duc d’Anjou. On imputait à Veraecht d’être allé, le samedi 17 mars, à Tamise, et d’y avoir dit, le lendemain, que sous peu on verrait de grands changements. De la Peña était prévenu d’avoir eu des rapports avec Añastro. Quant à de la Maça, il dînait souvent chez ce dernier, et on le suspectait d’avoir entendu des confidences faites par Añastro à Timmerman. Les trois premiers furent promptement relaxés et déchargés de toute accusation ; mais de la Maça ne sortit de prison que le 20 avril[1]. Añastro fut banni à perpétuité ; et, comme il n’avait pas comparu devant la justice, nonobstant une sommation publique, répétée cinq fois, de semaine en semaine (pp. 86-87), une récompense de mille couronnes fut promise à qui le remettrait vivant entre les mains de l’officier de la ville (p. 102).

Le prince d’Orange venait d’échapper presque miraculeusement à la mort ; sa blessure, quoique grave, n’inspirait pas de craintes sérieuses à son médecin, le docteur Joseph Michaëli[2], ni aux autres hommes de l’art qui avaient été appelés (p. 64) ; « il avoit — dit la

  1. Voy., dans l’Appendice D, les extraits du compte de l’écoutète d’Anvers.
  2. Lettre des députés d’Ypres, du 20 mars.