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passé entre lui et Jaureguy le vendredi précédent[1].

Le procès de Timmerman et de Venero fut terminé le 27 mars. Le magistrat les condamna l’un et l’autre à être étranglés et écartelés sur la Grand’Place ; leurs têtes devaient être exposées sur deux des boulevards du château, et les quartiers de leurs corps appendus aux portes et aux murs de la ville (p. 81). Cette sentence s’exécuta le lendemain[2]. Le prince d’Orange envoya Marnix vers les échevins, pour les prier de ne pas aggraver, par des tourments inutiles, le supplice des coupables, auxquels il pardonnait pour sa part (p. 80). Avant de marcher à la mort, Timmerman reconnut spontanément « son grand mesfaict » et la mauvaise opinion qu’il avait eue, en pensant qu’il était licite de tuer le prince d’Orange, depuis qu’il avait été proscrit par le Roi ; il déclara « qu’estant mieux informé par les doctes touchant ladicte opinion, et y ayant pensé de plus près, il la révoquoit. » Il demanda que cette déclaration fût rendue publique[3].

Plusieurs autres individus avaient été arrêtés, c’étaient Ludovico Guicciardini, florentin, auteur d’une Description des Pays-Bas, restée le meilleur livre de statistique que nous ayons sur nos anciennes provinces,

  1. Voy. son interrogatoire dans le Bref recueil de l’assassinat, etc.
  2. Selon de Thou, liv. LXXX, les restes de Venero et de Timmerman furent ôtés des lieux où on les avait exposés, lorsque la ville d’Anvers fut retournée sous l’obéissance du Roi, et on les inhuma, après avoir dit sur eux les prières de l’Église. Au sujet de la tête de Timmerman, on trouve de curieux détails dans l’histoire d’Anvers, de MM. Mertens et Torfs, t. V, p. 151.
  3. Elle est dans le Bref recueil de l’assassinat, etc.