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aux Pays-Bas, ajoutant qu’il était le seul prince qui pût et voulût soutenir leur cause, et que la nation devait d’autant plus lui montrer sa fidélité et son obéissance, que c’était elle-même qui l’avait choisi pour son souverain. Il dit aussi quelques paroles pour recommander à l’affection et à la bienveillance des états généraux et du peuple sa femme et ses enfants[1].

Vers cinq heures, le duc d’Anjou alla le voir. Leur entretien respira la plus vive affection, la confiance la plus entière. Ce fut une grande consolation pour François de Valois, d’être témoin du courage et de la résolution que le prince montrait. Dans la soirée, il expédia des messagers au roi, son frère, et à la reine Élisabeth, avec des dépêches où il les informait de ce qui s’était passé[2].

  1. Lettre de W. Herlle.
  2. Lettre de W. Herlle. — Lettre des états généraux aux états des provinces, du 19 mars, p. 64.

    Dans le MS. 8888 de la Bibliothèque impériale, à Paris (fonds Béthune), fol. 125, on trouve une lettre du secrétaire d’État Villeroi, écrite de Paris, le 4 avril 1582, à Henri III, et ainsi conçue :

    « Sire, Vostre Majesté m’a envoyé une lettre de monseigneur son frère, par laquelle il supplie Vostre Majesté escripre à monsieur de Gourdan d’arrester ce banquier hespagnol qui a esté cause du coup qui a esté donné au prince d’Orange, s’il aborde à Calais. L’acte est si détestable, à la vérité, que j’estime que Vostre Majesté ne doibt faire difficulté de faire ce commandement audict sieur Gourdan, à la requeste de mondict seigneur, si d’adventure elle est encore poursuivie. Sur quoi j’attendrai le commandement de Vostre Majesté. »

    Il est écrit à la marge, de la main du roi : « Faictes l’acte que vous jugerez à propos pour se faict. »