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donnons, dans ce volume, la lettre qu’il écrivit au conseil de Hollande et de Zélande (p. 37).

Le 13 décembre 1580, il présenta son Apologie aux états généraux, alors réunis à Delft, « lesquels, leur dit-il, il reconnaissait seuls en ce monde pour ses supérieurs. » Il leur déclara de nouveau, à cette occasion, qu’il était prêt à résigner les charges dont il était revêtu, et à quitter les Pays-Bas, s’ils jugeaient que sa retraite pût servir à assurer les libertés et le bonheur de la patrie (pp. 39-41).

Dans leur assemblée du 14 décembre, les états généraux, ayant entendu la lecture de l’Apologie, en votèrent l’impression sans désemparer[1] ; ils renvoyèrent à l’examen de cinq commissaires la remontrance que le prince y avait jointe ; ils lui offrirent une garde de cent cinquante chevaux pour la sûreté de sa personne. Le 17, sur le rapport de leurs commissaires, ils déclarèrent que les crimes énormes dont on l’accusait dans l’édit de proscription, pour le rendre odieux, lui étaient « imposés à tort, » et, quant aux charges qu’il remplissait, qu’il ne les avait acceptées, après y avoir été légitimement élu, qu’à leurs instantes requêtes, que c’était aussi à leur prière, et avec l’entière satisfaction du pays, qu’il avait continué de les exercer. À cette manifestation si honorable pour lui, ils ajoutèrent qu’ils le suppliaient encore de conserver ses fonctions, « lui promettant toute

  1. De Thou, généralement bien informé de ce qui se passait dans les Pays-Bas, dit que les états approuvèrent l’Apologie, quoique les personnes modérées la trouvassent trop forte.(Liv. LXXI.)