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— XXXVII —

Nous n’entrerons pas dans le détail des griefs qu’articule contre le prince d’Orange le ban du 15 mars, car nous devrions donner aussi les réponses de Guillaume, et cela nous mènerait trop loin. Nous nous bornerons à citer le dispositif de cet acte :

« Pour ces causes, qui sont si justes, raisonnables et juridiques, dit le Roi nous, usans en ce regard de l’authorité que avons sur ledict d’Orange, tant en vertu des sermens de fidélité et obéissance qu’il nous a souvent faict, comme estant prince absolut et souverain desdicts Païs-Bas ; pour tous ses faits pervers et malheureus, et pour estre lui seul chef, autheur et promoteur de ces troubles, et principal perturbateur de nostre Estat, en somme la peste publique chrestienne, le déclairons pour trahistre et meschant, ennemi de, nous et du païs, et comme tel l’avons proscript et proscripvons perpétuellement hors de nosdicts païs et tous aultres nos Estats royaumes et seigneuries : interdisans et défendans à tous nos subjects, de quelque estat, condition ou qualité qu’ils soient, de hanter, vivre, converser, parler ni com-

    tellenie de Bergues, pour la publication de l’édit, lettre qui est insérée à la fin de l’édition hollandaise de l’Apologie, est du 25 août.

    C’était peu de jours auparavant que le prince de Parme avait fait livrer l’édit à l’impression, comme nous l’apprend l’extrait suivant d’une lettre que Diego Maldonado, chargé d’affaires d’Espagne à Paris, écrivait au Roi, le 2 septembre 1580 : « De Mons ay avisos de 22 de agosto en que dizen quedarse ally imprimiendo un bando de V. M. en que da por rebeldes al príncipe de Orange y sequaces. » (Archives de l’Empire à Paris, collection de Simancas, B 51, no 284.)