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de trouver de tels arguments sous la plume d’un homme d’État aussi éminent que le cardinal de Granvelle.

N’y aurait-il pas quelque chose à dire aussi de l’exemple tiré de la proscription lancée par Charles-Quint contre les deux chefs de la ligue de Smalkalde ? Le roi d’Espagne se trouvait-il, relativement au prince d’Orange, dans la même position que l’Empereur, son père, à l’égard de l’électeur de Saxe et du landgrave de Hesse ? C’était comme chef et au nom de l’Empire, dont Jean-Frédéric et Philippe le Magnanime étaient les vassaux, que Charles-Quint les avait proscrits. Guillaume était, à la vérité, le vassal de Philippe II, pour les seigneuries qu’il possédait dans les Pays-Bas et le comté de Bourgogne ; il lui avait, de plus, prêté serment de fidélité, à cause des charges qu’il tenait de lui mais il était aussi prince souverain d’Orange et prince allemand ; il ne possédait plus rien de ses terres de Bourgogne et des Pays-Bas, toutes frappées de confiscation par le Roi ; il lui avait, depuis de longues années, envoyé la démission de ses charges. Nous nous bornons, au surplus, à poser cette question, sur laquelle un savant hollandais a publié dernièrement, dans les Rapports et communications de l’Académie royale des sciences d’Amsterdam, des considérations historiques et juridiques pleines d’intérêt[1].

  1. Verslagen en mededeelingen der koninglijke Akademie van wetenschappen, afdeeling Letterkunde, t. II, pp. 59-68. Ces considérations sont de M. H. J. Koenen ; elles portent pour titre : Over een brief van Filips II aan den hertog van Parma, beschouwd in verband tot den duitschen ryksban.