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répétait, le 9 avril suivant, qu’il ne trouvait personne à qui il put se fier pour cette entreprise, quelque grandes que fussent les récompenses promises par lui. Un Anglais[1] lui avait donné des espérances ; trois mois s’étaient écoulés depuis qu’il ne recevait plus de ses nouvelles (p. 7). C’est qu’il n’était pas aisé de surprendre le prince d’Orange il savait à quels ennemis il avait affaire, et se tenait sur ses gardes. Aucun des assassins ne put parvenir jusqu’à lui ; plusieurs d’entre eux furent arrêtés, et subirent le châtiment qu’ils méritaient.

Nous aimons à le constater à l’honneur de don Juan d’Autriche dans toute la correspondance de ce prince, que nous avons parcourue attentivement aux Archives de Simancas, nous n’avons pas découvert le moindre indice de complots tramés ou fomentés par lui contre les jours du prince d’Orange ; et pourtant, aux yeux de don Juan, Guillaume était le principal, pour ne pas dire le seul obstacle au rétablissement de l’autorité royale dans les Pays-Bas[2]. Mais de pareils moyens de se délivrer d’un ennemi devaient répugner à la grande âme du vainqueur de Lépante.

Au commencement de 1579, nous voyons se renou-

  1. C’est peut-être à cet Anglais que se rapporte le post-scriptum suivant d’une lettre du prince d’Orange, écrite de Rotterdam, le 7 juin 1574, au comte Jean de Nassau, son frère : " Depuis ceste escripte, l’on m’a icy envoyé de Zeelande ung Anglois prisonnier, lequel, entre aultres, confesse d’avoir esté apposté du nouveau gouverneur pour me tuer. » (Archives ou Correspondance inédite de la maison d’Orange-Nassau, par M. Groen Van Prinsterer, t. V, p. 12.)
  2. Voy. le t. III, préface, p. LI.