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à le tirer. Il vint s’ouvrir, à Paris, à Pierre Aguilon, ancien secrétaire du cardinal de Granvelle, et qui remplissait la charge de secrétaire de la légation d’Espagne en France. Aguilon lui donna une lettre d’introduction auprès du grand commandeur de Castille : comme il ne connaissait pas Requesens, il avait eu l’intention de se mettre en rapport avec Sancho d’Avila ; mais l’ancien secrétaire de Granvelle lui fit comprendre qu’il valait mieux s’adresser au gouverneur général directement, afin que l’affaire ne passât point par tant de mains[1].

Nous ignorons ce qu’Hamilton traita avec Requesens. Le grand commandeur avait antérieurement, sans succès, cherché des assassins pour accomplir les intentions du Roi. « Je n’ai aucun espoir, écrivait-il au secrétaire Çayas, le 27 février 1574 — de voir réussir ce qui se projette contre les deux frères. Il n’y a personne qui veuille l’entreprendre ; et ceux qui ont fait des offres sont des farceurs et des soutireurs d’argent, peut-être même des espions doubles (p. 6). » Il lui

  1. Hamilton, escocés, el que ultimamente estuvo allá, me ha comunicado cierta plática que trae con otro Escocés, que le ha sacado del remo de las galeras deste rey que están en Nantes, para hazer algun effecto contra el de Oranges, diziendo que llevava intencion de tratarlo con Sancho de Avila. Yo le dixe que era mejor con el comendador mismo, porque el negocio no anduviese por tantas manos ; y assí le di una carta para su introduccion, y havrá quatro días que partió de aquí. Héle animado al negocio todo lo que he podido, encaresciéndole al gran servicio que haria á Dios y á Su Magd. y beneficio el público… » (Lettre d’Aguilon au secrétaire Çayas, du 16 mai 1575, aux Archives de l’Empire à Paris, collection de Simancas, B 58, no 66.)