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à Philippe II de le débarrasser de son plus redoutable ennemi. Parfaitement accueilli à la cour d’Espagne, il partit pour les Pays-Bas, dans le dessein de donner suite à sa proposition. Il trouva le duc d’Albe à Amsterdam, et lui communiqua ses plans, ainsi qu’au secrétaire Albornoz. Il comptait, pour leur exécution, sur un gentilhomme de son pays, qui avait été capitaine à Harlem, homme courageux et doué de toutes les qualités qu’exigeait une telle entreprise[1].

Celui-ci y ayant échoué, Hamilton renouvela sa tentative en 1575. Cette fois il eut recours à un autre Écossais, qui était aux galères, à Nantes, d’où il parvint

  1. Hamilton écrivait, de Bruxelles, le 29 septembre 1575, à don Diego de Çúñiga, ambassadeur de Philippe II à Paris : Después que de ay partí, he tenido siempre buen successo en mi vige, y todos mis negocios (á Dios gracius) están en buen término. Hallé al duque en Amsterdam en Holanda, donde hablé à Albornoz, con quien conferi las cosas que sabeys, y espero que mi voluntad de servir al rey de España se conoscerá presto. Yo trabajo por todas vias de poner cosas en execucion, y he hallado un gentilhombre de mi nacion (que ha sido capitan en Harlem, y es hombre muy valiente y proprio para este efecto), al qual, tras muchas persuasiones, hize grandes promessas, con que ha ydo donde está el príncipe para acabar su empresa…… (Archives de l’Empire à Paris, collection de Simancas, B 55, no 41.)

    Le 8 avril précédent, Çúñiga mandait à Philippe II que deux gentilshommes écossais, frères, nommés Jacques et Jean Hamilton, domestiques (criados) de la reine Marie Stuart, et appartenants à la maison du duc de Châtellerault, étant exilés d’Écosse pour leur attachement à la foi catholique, et sachant que le Roi était l’unique recours des bons (de los buenos), avaient résolu, d’aller se mettre à ses pieds et de lui offrir leurs services. Çúñiga les recommandait à sa bienveillance. (ibid., B 35, no 83.)