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demandaient de rentrer dans les Pays-Bas ; ils se contentaient tous deux d’être rétablis dans la jouissance de leurs biens[1].

L’occasion était belle pour Philippe II d’en finir avec les troubles des Pays-Bas ; son orgueil, la haine invétérée qu’il portait au prince d’Orange l’empêchèrent de la saisir. Lorsque Saint-Goard l’entretint de cet objet, il le renvoya à Hopperus, et le garde des sceaux des Pays-Bas dit à l’ambassadeur que le moyen proposé pour le désarmement des vaisseaux du prince d’Orange « n’estoit nullement convenable pour l’honneur et service de Dieu, bien et repos de la chrestienté[2]. »

Saint-Goard insista auprès de Philippe lui-même ; le Roi s’en référa aux paroles de son ministre. En vain l’envoyé de Charles IX s’efforça-t-il d’obtenir une autre réponse ; le Roi fut inébranlable[3].

La prise de la Brielle par les gueux de mer ; la révolte de Flessingue et d’Enckhuizen, suivie bientôt après de celle de plusieurs autres villes de Hollande et de Zélande ; l’entrée des huguenots français dans Valenciennes et du comte Louis de Nassau dans Mons ; l’apparition du prince d’Orange sur les frontières des Pays-Bas, à la tête d’une nouvelle armée ; l’occupation successive par

  1. Voy., dans l’Appendice A, l’instruction donnée par Charles IX au sieur de Saint-Goard, le 16 janvier 1572.
  2. Lettre de Saint-Goard à Charles IX, du 14 avril 1572. (Bibliothèque impériale à Paris, MS. Saint-Germain-Harlay 2282, pièce VII.)
  3. Lettre du même au même, du 26 avril 1572. (Ibid., pièce XIV.) — Correspondance de Philippe II sur les affaires des Pays-Bas, etc., t. II, p. 289.