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— XIV —

tions nous apprennent que le prince d’Orange, quand il était à Bruxelles, remplissait ses devoirs de conseiller d’État avec une exactitude scrupuleuse.

Je ne pouvais songer à extraire des notules de Berty tout ce qui s’y trouve de digne d’être connu ; cela m’aurait mené trop loin. Je me suis restreint à leur emprunter les procès-verbaux des séances où furent discutées les grandes questions politiques à l’ordre du jour, depuis le 28 mars 1566 jusqu’au 5 avril 1567, c’est-à-dire à l’époque la plus critique du gouvernement de Marguerite d’Autriche.

On sera certainement curieux de connaître les opinions que le prince d’Orange, les comtes d’Egmont et de Hornes, le marquis de Berghes, le seigneur de Montigny, le président Viglius, etc., exprimèrent sur la modération des placards, l’inquisition, la requête des confédérés, la députation à envoyer en Espagne, les remontrances à présenter au Roi, les moyens de faire cesser les prêches, etc. Et ce ne sont pas là des discours faits après coup : ce sont les propres paroles de ces personnages recueillies à l’instant même par une plume fidèle et impartiale.

À partir du 27 août 1566, le prince d’Orange n’assista plus aux séances du conseil d’État : ce jour-là il était parti pour Anvers, et il ne revit Bruxelles que vingt années après. Toutes les notules, postérieures à cette date, que nous donnons, le concernent néanmoins ; elles ont rapport à ses actes et à ses lettres, et forment comme le commentaire de sa correspondance avec la duchesse de Parme.