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et cette circonstance seule lui donne déjà beaucoup d’intérêt.

La « Relation de ce qui s’est passé en Hollande » contient quelques particularités curieuses sur les arrangements que les états firent avec Guillaume, quand il se fut rendu à leur appel ; sur ce qui arriva à Delft relativement à l’exercice du culte catholique ; sur le gouvernement que les états organisèrent, d’accord avec le prince ; sur les ressources à l’aide desquelles ils se mirent en mesure de soutenir la guerre, etc. On y voit que ce peuple, qui s’était soulevé pour ne pas payer au gouvernement espagnol l’impôt du dixième, n’hésita point à se soumettre à des sacrifices de tout genre, dès qu’il lui fallut lutter pour son indépendance et ses libertés. Et ce n’est pas un patriote qui rend d’eux ce témoignage : c’est un serviteur du Roi, c’est Jean-Baptiste de Tassis, qui fut depuis conseiller d’État aux Pays-Bas et ambassadeur d’Espagne à Paris. Rendons hommage à la franchise de Tassis, qui, dans un écrit destiné au duc d’Albe et à Philippe II, ose dire « qu’il n’y a pas, dans toute la Hollande, de ville, si petite qu’elle soit, où la généralité ne soit obstinément résolue à souffrir tout ce qui est humainement possible, plutôt que de retourner sous l’obéissance de Sa Majesté. »

Nous avons recueilli et placé, dans les Miscellanea, selon l’ordre de leurs dates, différentes résolutions des états de Brabant, des états généraux et des états de

    mant gouverneur du Waterland. Nous avons publié, dans le t. III de ce Recueil, une lettre qu’il écrivit, le 22 avril, aux bourgeois de Gouda.