Page:Correspondance de Guillaume le Taciturne, prince d’Orange, 1857.djvu/16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— VI —

d’Egmont. La jeune comtesse résidait en ce temps-là à Dillenbourg avec son père ; un messager juré lui fut envoyé de Luxembourg, porteur de la lettre du duc d’Albe. On devine l’accueil qu’elle fit, ainsi que sa famille, à cette sommation au moins singulière. Louis de Nassau, qui en ce moment revenait de France, en fut surtout indigné ; il demanda au messager comment il avait été si hardi que d’apporter une pareille lettre, et le menaça de le faire pendre. Le pauvre homme ignorait la nature du message dont on l’avait chargé ; jamais il ne l’eût accepté, s’il avait su qu’il s’agissait d’une lettre du duc d’Albe. Il parvint heureusement à s’enfuir, après avoir été gardé à vue dans une taverne pendant sept jours.

Quatre pièces des Miscellanea (pp. 286, 289, 290, 294) concernent l’anecdote que nous venons de rapporter en quelques lignes.

Viennent ensuite :

Une proclamation du prince d’Orange aux habitants des Pays-Bas, datée de Dillenbourg, le 14 avril 1572 (pp. 297-300),

Et une relation de ce qui se passa en Hollande, depuis que le prince y eut été appelé jusqu’au mois de mars 1573 (pp. 301-308).

La proclamation du 14 avril 1572 est le premier acte que nous connaissions de Guillaume le Taciturne, après qu’il eut reçu la nouvelle de la surprise de la Brielle[1],

  1. <span class="romain" title="Nombre M. Groen Van Prinisterer écrit en chiffres romains">M. Groen Van Prinisterere siècle (Archives ou Correspondance inédite de la maison d’Orange-Nassau, t. III, p. 418) cite une instruction que le prince donna, le 20 avril, à Sonoy, en le nom-