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— CXXXIII —

dans celle des terres de Dammartin, Hostal et Lièvremont. À quelque temps de là, les Gérard envoyèrent à Bruxelles Nicolas Receveur, docteur ès droits, fils de Hugues, qui avait épousé Philiberte Gérard, et Jean Gérard, fils de Jacques, afin de remontrer le préjudice qu’ils souffriraient, si les 25,000 écus d’or auxquels ils avaient droit d’après l’édit du 15 mars 1580, étaient réduits à 30,000 francs. Leurs raisons furent accueillies, et les archiducs déclarèrent, par des lettres patentes du 2 avril 1607, qu’on ne pourrait retirer de leurs mains la seigneurie de Vuillafans-le-Neuf, qu’en leur comptant 25,000 francs, au lieu de 15,000[1]. Dans la même commune de Vuillafans, il y avait une autre seigneurie, appelée Vuillafans-le-Vieux, et qui appartenait, de temps immémorial, à la famille de Rye : en 1609, Christophe de la Palud ; dit de Rye, marquis de Varambon, présenta requête aux archiducs, pour être substitué au lieu et place des Gérard dans l’engagement et jouissance de la seigneurie de Vuillafans-le-Neuf, moyennant le remboursement, qu’il leur ferait, de la somme pour laquelle elle leur avait été engagée ; un décret du 30 septembre statua favorablement sur cette demande[2]. Ainsi les Gérard recurent 40,000 francs, comme équivalent des domaines qui leur avaient été concédés d’abord.

Quant à la noblesse héréditaire, Voltaire assure, que la famille Gérard en fut dépossédée lors de la réunion de la Franche-Comté à la France ; il va plus loin : il dit

  1. Nous donnons, dans l’Appendice K, les lettres du 2 avril 1607.
  2. Voy., dans l’Appendice L, la requête du marquis de Varambon et le décret des archiducs.