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— CXXXII —

le même qui, étant comte de Buren, avait été enlevé de l’université de Louvain par ordre du duc d’Albe et transporté en Espagne, était revenu aux Pays-Bas, en 1595, avec l’agrément de Philippe II ; il sollicita et obtint des archiducs la restitution des biens qui avaient été confisqués sur son père[1].

Le gouvernement eut alors à négocier avec les Gérard, pour le retrait des terres de Lièvremont, Hostal et Dammartin. Le procureur général de Bourgogne, Luc de Saint-Mauris, fut chargé de cette négociation. Il paraît qu’elle ne fut pas conduite avec toute la régularité requise en de pareilles affaires car sur l’assurance, donnée par le procureur général, qu’il avait traité avec les Gérard moyennant la somme de 30,000 francs, les archiducs firent expédier en leur faveur une ordonnance de payement de 15,000 francs et des lettres qui leur engageaient, en garantie des autres 15,000 francs, la seigneurie de Vuillafans-le-Neuf appartenante au domaine, tandis que les Gérard soutinrent qu’ils n’avaient jamais consenti à l’arrangement allégué par le sieur de Saint-Mauris. Ils finirent par l’accepter cependant, mais à la condition qu’ils fussent reçus à présenter leurs remontrances pour le reste de leurs prétentions : les 15,000 francs leur furent payés ; on les mit en possession de la seigneurie de Vuillafans, et le prince d’Orange, de son côté, rentra

  1. Dès le mois de novembre 1599, les archiducs avaient déclaré au prince qu’ils lui accordaient mainlevée des biens confisqués sur son père ; mais ce fut seulement par des lettres patentes du 29 octobre 1601 qu’ils réalisèrent cette intention. Il y eut des lettres particulières, de cette date, pour les biens situés en Bourgogne. (Archives du royaume.)