Page:Correspondance de Guillaume le Taciturne, prince d’Orange, 1857.djvu/140

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— CXXX —

d’argent et de gueules, au lion de l’un et de l’autre, armé et lampassé de sable, tenant en sa patte la foudre de Jupiter, de gueules, élancée d’azur, le timbre ouvert, les hachements et le bourrelet des métal et couleur de l’écu, et pour cimier un lion naissant, de gueules, tenant aussi en sa patte la même foudre. Enfin le Roi, voulant mettre le sceau à sa libéralité, exempte les frères et sœurs Gérard de toute finance (pp. 226-251).

Un célèbre écrivain a fait remarquer que les lettres de noblesse accordées à la famille de Gérard étaient pareilles à celles que Charles VII donna à la famille de la Pucelle d’Orléans, et par lesquelles le ventre anoblissait[1]. Je n’ai pas sous les yeux le texte de ces dernières lettres ; mais j’oserais bien affirmer que, à la chancellerie de Madrid, on ne songea pas un seul instant à suivre le protocole de la cour de France ; on dut y songer d’autant moins que le diplôme du 4 mars 1589 est, dans son dispositif, conforme aux autres actes du même genre[2].

Les lettres patentes qui transportèrent aux Gérard les seigneuries de Dammartin, Hostal et Lièvremont, sont mises en lumière, dans mon Recueil, pour la première fois : les historiens paraissent en avoir ignoré jusqu’à l’existence : ce sont nos propres Archives qui me les ont révélées[3]. Du diplôme du 4 mars 1589, on n’en con-

  1. Voltaire, Essai sur les mœurs et l’esprit des nations, ch. CLXIV.
  2. On peut s’en assurer en consultant, aux Archives du royaume, dans la collection des papiers d’État et de l’audience, le registre intitulé : Anoblissements, Lettres patentes, 1530-1633.
  3. J’ai appris depuis peu, par une lettre de M. BABEY, archiviste du département du Doubs, qu’elles se trouvent aussi au