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— CXV —

pouvons délaisser de remercier Vostre Majesté très-humblement, et d’ung chemin luy déclarer le grand soulaigement que cela a apporté à la griefve playe que nous avons à bon droit receu par la mort d’ung tel prince et père de nostre patrie : louans le seigneur Dieu de ce qu’ung roy tiran, encoire qu’il ait estendu sa main cruelle sur la personne de Son Excellence, n’a toutesfois sceu oster, et ne pourra, comme nous tenons pour tout certain, jamais effacer de la mémoire des gens vertueux et craignans Dieu, les actions sainctes et héroïques de celuy qui de tout temps s’est, avec une affection, promptitude et fidélité extrême, employé pour la deffense de sa saincte religion et la liberté de nostre patrie… » Ils ajoutent : « Tout le bien et faveur dont la postérité de Son Excellence sera honnourée par les royalles mains de Vostre Majesté, sera receu de nous comme accroissement de tant d’obligations desquelles nous nous cognoissons et sommes de tout temps redevables à icelle… »

La duchesse de Bouillon, Françoise de Bourbon-Montpensier (pp. 201-203), et François de Bourbon, duc de Montpensier, son frère (pp. 206-208), sollicitent en particulier la bienveillance des états en faveur de leurs nièces, filles du prince défunt et de Charlotte de Bourbon, sa troisième femme. Elles étaient, comme on sait, au nombre de six. Le duc de Montpensier offre de faire élever près de lui l’aînée, filleule de son père, et même celles de ses sœurs dont on la voudra accompagner. La duchesse de Bouillon, croyant que la reine Élisabeth désirait se charger seulement des deux aînées, demande la troisième ; déjà la comtesse de Schwarzbourg,