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— CXIV —

tion des puissances et potentatz, comme ces signatures et tesmoignaiges susdicts vous mectent hors de toute doubte de nostre prompte affection envers vous, ainsy je ne doubte que ne laisserez, pour chose du monde, amoindrir la vostre envers nous… »

La lettre de la reine Élisabeth (p. 208) est un témoignage signalé de ses sentiments pour la maison de Nassau, et surtout pour le chef de cette maison. Quoiqu’elle ne doute pas — ainsi s’exprime-t-elle — « que la souvenance de tant et de si mémorables services que le feu prince d’Oranges a faict aux estats de son vivant, avecq infiniz travaux et despens, perte d’une grande partie de ses biens et hasard continuel de sa vie, qui y est enfin si infortunément demeurée, » ne les meuve de soi-même à avoir un soin extraordinaire de ses filles[1], elle croit devoir les leur recommander particulièrement, délibérée qu’elle est « de les faire héritières de l’amitié qu’elle portoit à leur père. » Elle les invite à lui envoyer les trois aînées[2], afin qu’elle les fasse élever auprès d’elle.

Les états, dans leur réponse (pp. 214-216), manifestent à la fois leur reconnaissance envers la reine, et les regrets que leur cause la perte de leur stathouder : « Pour l’obligation que nous avons à la très-honorable mémoire de Son Excellence, — disent-ils — nous ne

  1. Le prince d’Orange avait laissé neuf filles : Marie, de son mariage avec Anne d’Egmont ; Anne et Émilie première, de son mariage avec Anne de Saxe ; Louise-Julienne, Élisabeth, Catharina Belgia, Flandrine, Charlotte Brabantine et Æmilia Antverpiana, de son mariage avec Charlotte de Bourbon.
  2. Issues du mariage du prince avec Charlotte de Bourbon.