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beth, « comme protectrice de la vraie parole de Dieu, » de leur continuer une assistance dont ils avaient plus besoin que jamais (p. 184).

On trouvera, dans ce volume, plusieurs autres lettres écrites et reçues par les états généraux, à l’occasion de la mort du prince d’Orange.

Celle du comte Jean de Nassau (pp. 194-196) sera remarquée ; elle confirme ce qu’on connaît de la constance, de la piété, de la foi de ce seigneur. Il ne se laisse pas ébranler par ce coup imprévu ; au contraire, il espère en Dieu plus que jamais car — dit-il — « nul ne faict trahison ne meschanceté quelconque, qui ne la face contre soy-mesme ; et l’honneur que Dieu a faict à monseigneur le prince et à toute nostre maison, que Jésu-Christ a esté glorifié, non pas seulement par une infinité de travaulx, mais aussy par une mort sy honorable pour une cause sy bonne, a assez de force pour adoulcir ce qui en est de doléance naturelle. » Il rappelle aux états tous les sacrifices faits par la maison de Nassau à la cause de la liberté et de la religion évangélique : « Puisque la bonne affection de nostre maison — poursuit-il — a esté ratifiée et comme scellée par l’effusion du sang de trois mes frères[1], avant ceste dernière signature faicte par le sang de Son Excellence, sans vouloir, messieurs, raconter les difficultez de biens temporelz auxquelles nous nous sommes mis, n’ayant mesmement esgard à l’indigna-

  1. Le comte Adolphe, qui périt à la bataille d’Heyligerlée, en 1568, et les comtes Louis et Henri, tués à l’affaire de Mook, en 1574.