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— CXII —

pu l’approcher, il aurait fait ce qu’il venait de faire, et le ferait encore (. 139). On voulait lui laisser ignorer que le prince était mort ; il demanda s’il était blessé : ayant reçu une réponse affirmative, il en témoigna sa joie, et dit qu’il n’en réchapperait pas (p. 159). Jusqu’au dernier instant, il ne démentit pas une seule minute cet effroyable caractère.


VII.


Nous essayerions en vain de peindre la consternation que répandit dans Delft, et bientôt après dans toutes les Provinces-Unies, la nouvelle de l’assassinat de Guillaume : « Par toute la ville, — écrivait un témoin oculaire — l’on est en grand deuil, tellement que les petits enfants en pleurent par les rues ( p. 187). » L’émotion fut d’autant plus grande qu’on craignit, dans le premier moment, que le coup ne fût parti d’un autre côté (p. 188). Les états généraux donnèrent avis du fatal événement, le jour même, à la reine Élisabeth (p. 184), à leurs ambassadeurs en France (p. 180), à Henri III et à Catherine de Médicis (p. 182). Ils en informèrent aussi les provinces et les principales villes de l’Union, les exhortant à ne pas se laisser décourager par la perte que le pays venait de faire, quelque grande qu’elle fût. Ils supplièrent Henr III de leur accorder un appui efficace, en leur envoyant sans délai, avec les forces nécessaires pour tenir tête à l’ennemi, un seigneur de qualité et de suffisance, auquel ils promettaient d’obéir fidèlement (p. 183). Ils demandèrent à la reine Élisa-