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— CIII —

naire et exécuté ; que, dès lors, autant pour le déshonneur qui en rejaillissait sur lui, que pour satisfaire à sa conscience, il avait formé le dessein d’abandonner sa patrie et de venir offrir ses services au prince ; que, dans cette intention, il était parti de chez lui, deux années auparavant, avec un bon cheval et des armes ; qu’en passant par le pays de Luxembourg, il voulut voir un sien cousin, qui était secrétaire du comte de Mansfelt ; que ledit cousin l’engagea à demeurer avec lui quelque temps, et qu’il y consentit ; que, chaque fois qu’il résolut ensuite de le quitter, il survint des circonstances qui y mirent obstacle, mais qu’enfin, aux dernières fêtes de Pâques, il y fut absolument contraint. Il raconta, à ce propos, qu’il y avait, en la maison du comte de Mansfelt, un prêtre de Bruxelles qui était fort rigoureux contre ceux qu’il soupçonnait de professer la religion réformée ; que ce prêtre exerçait sur lui une surveillance inquisitoriale ; que, pour s’y soustraire, il alla passer les fêtes de Pâques à Trèves ; qu’il feignit, à son retour, de s’être confessé et d’avoir reçu la communion en l’église des PP. jésuites de cette ville ; que le prêtre en question, ayant découvert la vérité, entreprit de se saisir de sa personne, et qu’en se défendant, il le tua ; qu’alors il se sauva à Trèves, d’où il s’était dirigé

    trouve un « Brief discours touchant la surprise de la cité de Besançon, etc., ensemble la reprise, etc., avec le nombre de ceux qui tuèrent à la prinse, et aussi le nombre des conspirateurs qui furent penduz, » réimprimé d’après une édition faite à Paris en 1575. Le nom de François Guyon n’y figure pas ; mais il est vrai qu’on n’y donne point la liste de tous les religionnaires qui furent exécutés.