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parti des états[1]. Il applaudit à l’entreprise de Gérard, le bénit, l’assura qu’il ne l’oublierait point dans ses prières. Il exalta ainsi son fanatisme, et le fortifia dans sa résolution (p. 142).

On ne sait quel chemin prit Gérard, pour se rendre de Tournay en Hollande, ni de quels stratagèmes il úsa, afin d’obtenir l’entrée des places qu’occupaient les troupes des Provinces-Unies, ou qui tenaient leur parti dans sa Confession, dont nous aurons à parler bientôt, il dit seulement qu’il vint jusqu’à Delft, où se trouvait en ce temps le prince d’Orange, « en grand hasard des gens de guerre, tant d’un costé que autre (p. 167). » On peut toutefois induire de quelques mots contenus dans la relation officielle de l’assassinat[2], qu’il passa par Anvers, au risque d’éveiller les soupçons de Sainte-Aldegonde, qui avait, comme premier bourgmestre, le principal gouvernement de cette ville.

Arrivé à Delft au commencement du mois de mai, Gérard s’adressa au ministre calviniste Villiers, et lui fit voir les blancs seings qui étaient en sa possession. Il en fut bien accueilli. Villiers voulut même qu’il fût traité aux dépens du prince : il s’était imaginé qu’on tirerait de ces blancs seings, dont il se fit remettre quelques-uns, un très-grand parti (p. 167).

Guillaume habitait, à Delft, dans l’ancien couvent de

  1. Le Petit, Grande chronique de Hollande, etc., liv. XII, p. 456.
  2. « Et lui conseilla ledit d’Assonleville, entrant en Anvers, qu’il lui monstrast lesdicts cachets, etc. » Voy. p. 142.