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Ghéry — tel était le nom de ce religieux[1] — s’était fait connaître par l’ardeur de son zèle pour la gloire de Dieu et pour les intérêts du roi d’Espagne : au mois de mai 1566, étant à Lille, il avait prêché contre les gentilshommes signataires du compromis et auteurs de la requête contre l’inquisition et les placards, en des termes tels que la duchesse de Parme s’en était inquiétée[2] ; pendant le siége de Tournay par Alexandre Farnèse, il avait travaillé activement à détacher la population catholique du

    mais il ne nous dit pas si c’étaient les originaux ou de simples copies. Si les recueils de dom Cambiez existaient encore quelque part, il serait curieux de vérifier ce point.

  1. Les historiens le nomment Géry, et, dans plusieurs actes administratifs, son nom est écrit de même. Mais nous avons trouvé, parmi les acquits du compte de la recette générale des finances de 1585, une quittance du 26 mars, signée par lui de cette manière : J. Ghéry.
  2. Voy. les lettres de la duchesse au seigneur de Rassenghien et à l’aumônier Hangouart, du 21 mai 1566, dans la Correspondance de Flandre, Artois, Lille et Tournay, t. VIII, aux Archives du royaume.

    Frère Ghéry jouissait d’un grand renom, pour sa science et sa doctrine. La duchesse de Parme l’avait appelé à Bruxelles, au carême de 1566, pour prêcher à sa cour ; il avait été provincial de son ordre. Le seigneur de Rassenghien, gouverneur de Lille, Douay et Orchies, et, par intérim, du comté d’Artois, que le grand commandeur de Castille avait invité à lui désigner des personnages propres à être appelés aux dignités épiscopales, le cas échéant, lui écrivait, le 22 septembre 1574 : « Il y at aussy frère Jan Ghéry, docteur en théologie, ayant esté provincial des Cordeliers, se tenant à Tournay, recommandé de grande science et aultres qualitez…… » ( Archives du royaume.)