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tence, » mais parce qu’il voulait servir Sa Majesté de tout son possible et d’une sincère affection (pp. 111-114).

Le prince de Parme (p. 200) tint d’abord assez peu de compte de l’offre de Balthasar Gérard, « la disposition du personnaige — ainsi l’écrivit-il plus tard au Roi — ne lui semblant promettre emprinse de si grande importance[1]. » Gérard, en effet, était petit de taille et d’une complexion grèle (pp. 131, 159). Néanmoins Farnèse chargea le conseiller d’État Christophe d’Assonleville de l’entendre sur les deux points articulés dans son écrit.

Gérard exposa avec détail à ce ministre les moyens qu’il avait imaginés pour approcher le prince d’Orange et gagner sa confiance (pp. 115-117) ; il lui expliqua de même le parti qu’on pouvait, selon lui, tirer de l’emploi qui serait fait par les rebelles des cachets volants, aux armes du comte de Mansfelt, dont il était muni, et qu’il se proposait de leur délivrer (pp. 117-118). Il protesta derechef que son attachement à la religion catholique et au Roi était son seul mobile. Il demanda que le prince de Parme lui accordât rémission de la faute qu’il avait faite, en fabriquant lesdits cachets volants, et de celle qu’il allait faire encore, par la destination qu’il leur donnerait ; il sollicitait instamment cette grâce, afin de pouvoir se confesser et recevoir la communion pendant les fêtes de Pâques. Il suppliait aussi le prince d’impétrer pour lui, du pape, un bref d’absolution, à raison de ce qu’il lui faudrait « converser pendant quelque

  1. Lettre du 12 août 1584, p. 200 de ce volume. — Voy. aussi, dans l’Appendice I, la lettre du prince, du 26 juillet 1384.