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présenterait certains cachets volants que, à l’insu de son cousin, il avait faits en cire rouge, avec l’anneau du comte de Mansfelt.

Le comte quitta Luxembourg le dernier novembre 1582[1], se rendant au quartier général d’Alexandre Farnèse, qui venait de prendre Ninove, et s’avançait jusque dans le Brabant, du côté de Bruxelles. Il l’accompagna à Tournay, où ce prince alla passer l’hiver. Au printemps de 1585, il fut chargé d’appuyer les opérations du comte Charles, son fils, qui faisait le siége d’Eindhoven ; il arriva, vers le milieu d’avril, à Weert, où il séjourna jusqu’au 10 mai. Il en partit sur l’ordre qu’il reçut de Farnèse de se rendre maître de Turnhout et de Diest ; il força successivement ces deux villes à capituler, après une courte résistance. Mansfelt croyait avoir à se plaindre du prince de Parme. Après la reddition de Diest (26 mai), il prétexta sa santé et les affaires de son gouvernement pour reprendre le chemin du Luxembourg[2].

Balthasar Gérard l’avait suivi à l’armée ; il fut vivement contrarié en apprenant que son maître s’en retournait, car l’occasion sur laquelle il avait compté lui

  1. C’est ce que Mansfelt lui-même annonce au prince de Parme, dans une lettre du 30 novembre : « Je délaisseray — lui dit-il d’escrire à Vostre Altèze plus amplement jusques à ma venue devers elle, où je m’achemine pour y arriver en peu de jours. (Archives du royaume.)
  2. Lettres de Mansfelt à Farnèse, des 26 et 28 mai 1583 ; lettres de Farnese à Mansfelt, des 27 et 29 mai. (Archives du royaume.) — Lettre de Farnèse au Roi, du 6 juin. (Archives de Simancas, Estado, liasse 586.)