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2'JÔ NICOMEDE

SCÈNE IV. PRUSIAS, NICOMEDE, ATTALE. FLA.MINIUS, ARASPE, GARDES.

FLAMINirS.

Si pour moi vous êtes en colère, Seiiïneur, je n'ai reçu qu'une offense légère. Le sénat en effet pourra s'en indigner ; Mais j'ai quelques amis qui sauront le gagner.

��Je lui ferai raison, et dès demain Affale 137.')

Recevra de ma main la puissance royale :

Je le fais roi de Pont, et mon seul héritier.

Et quant à ce rebelle, à ce courage fier,

Rome entre vous et lui jugera de l'outrage :

Je veux qu'au lieu d'Atfale il lui serve d'otage, 1 ]80

Et pour l'y mieux conduire, il vous sera donné

Sitôt qu'il aura vu son frère couronné.

��1374. Var. Mais j'ai (luelqiics ami? qui le sauront gagner. (IGil-oCi.)

Lui aussi, Flaminius, connaît à fond l'art d'inquictcrcn rassurant.

1375. Je lui ferai raison, je lui donnerai satisfaction ; voyez le v. 581.

1377. Var. Je le fais roi du Pont, et mon senl héritier. (1G51 et 52 X.)

1378. Lekain remarque que héritier et fier ne riment pas, et que pourtant lîa- cine, dans MithrirJ.nte (III, 1), a commis la même faute en faisant rimer fiers et foyers. Ces rimes, dit M. Marty-Laveaux. n'étaient nullement motivées par la pro- nonciation du temps, et Ménage, qui relève dos exemples analogues dans les poé- sies du temps, les appelle des rimes normandes. Nous croyons que Ménage et M, Marty-Laveaux se trompent : on trouve beaucoup de ces rimes chez les tragi- ques contemporains, et particulièrement chez Rotrou, qui n'est pas Normand d'ori- gine. Rotrou fait rimer fiei' avec entier et papier (Agésilas, IV, 2; Bélisaire, IV, 3), hier avec nier. {Clarice, I, 2.)

138i. Pour l'y mieux conduire, pour qu'on puisse l'y mieux conduire; cons- truction irrégulière analogue à celle des v. 237, 1134 et 1221-.

1382. « Pourquoi cette idée soudaine d'envoyer Nicomède à Rome? elle paraît bizarre. Flaminius ne l'a point demandé, il n'en a jamais été question. Prusias est un peu comme les vieillards de comédie, qui prennent des résolutions outrées quand on leur a reproché d'être trop faibles, II ejt bien lâche dans sa colère de remettre son Cls aîné entre les mains de Flaminius, son ennemi, » (Voltaire.) — •I Se plaindre de ce que Prusias prend une résolution outrée, quand on lui a re- proché d'être faible, c'est trouver mauvais qu'il se montre conséquent à lui-même. Il est bien lâche de remettre son Qls aîné à Flaminius'? Il est Prusias, Pourquoi s'étonner que cette idée lui vienne soudainement'? Tout esprit même bien fait, à plus forte raison un esprit irritable et capricieuï peut s'aviser tout à coup d'un expédient auquel on n'était pas préparé; et cet expédient ici se trouve parfaite-

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