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110 POLYEUCTE

Soldats, exécutez Tordre que j'ai donné.

PAULINE.

Où le conduisez-vous?

FÉLIX.

A la mort.

POLYEUCTE,

A la gloire. Chère Pauline, adieu ; conservez ma mémoire. 1680

PAULINE.

Je te suivrai partout, et mourrai si lu meurs.

POLYEUCTE.

Ne suivez point mes pas, ou quittez vos erreurs.

FÉLIX.

Qu'on l'Ole de mes yeux, et que Ton m'obéisse. Puisqu'il aime à périr, je consens qu'il périsse.

��SCENE IV

FÉLIX, ALBIN. FÉLIX.

Je me fais violence, Albin, mais je l'ai dû ; 1685

Ma bonté naturelle aisément m'eût perdu. Que la rage du peuple à présent se déploie, Que Sévère en fureur tonne, éclate, foudroie,

1678. Les éditions de 1643 et 1648 portent ici en marg'e; Cléon et les autret gardes sortent et conduisent Polyeucte; Pauline le suit.

1679. La gloiri', c'est encore ici la gloire céleste, comme au v. 1000. C'est i peu près de même que, dans une situation moins pathétique, le Genest de Rotrou dit à Marcelle, qui essaye de l'elVrayer par la perspective des supplices :

M'otiTrant la sëpoltare ils m'oiiTriroiit les cieax. (V. 2.)

« Nemo mortem cogitet, sed immortalitatem, nec temporariam pœnam, sed gloriam sempiternam. » (Saint Cypbien, Lettre à Boqaiien.)

1680. Sûr désormais de la victoire, Polyeucte n'a plus besoin de se défendre contre les entrainements de la tendresse humaine. Avant de mourir, il concilie dans ce cri parti du cœur et cette tendresse qu'il étouffait tout à l'heure et l'amour divin auquel il a tout sacrifié.

16S1. Var. Je te snivrai partout, et mêmes an trépas.

— Sortez de votre erreur ou ne me suivez pas. (1643-16S6.)

Dans le Saint Genest de Rotrou, Nathalie dit aussi à son mari Adrien : ■ Je t«  inivrai partout, et jusque dans les feus. » (III, 4.] 1688, Foudroyer est pris absolument au figure.

SnAa, n'espérant plus, on éclate, on foudroie. {Suite du Menteur, U.

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