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d'intérêt? Selon quelques-uns, c'est le vieil Horace • ^ Ce caractère, si vigourousenient et si savamment tracé neut neutraliser un défaut sur lequel Corneille lui-même a'passé condamnation. La pièce, a-t-on dit, pèche contre l'unité d'ac- tion et d intérêt, parce que le meurtre de Camille et le procès d Horace ne se rattachent pas nécessairement à l'action prin- cipale et forment une seconde tragédie à la suite de la pre- mière. Ce a est vrai, si le jeune Horace est réellement le centre de la tragédie; mais, quoique Corneille Ihjnore, le pivot de 1 action, n est-ce pas le vieil Horace? Le péril de ses enfants la mort de sa fille, le déshonneur de son fils ne son ^ue des moyens dramatiques pour faire contempler dans toutes ses attitudes cette vieille figure romaine du 'père et du citoven qui, dominant tous les personnages et concentrant tous les ^ faits, produit au moins l'unité d'intérêt». >> Mais le ieunp Horace ne peut-il avoir aussi ses partisans? Ne peut-on pas faire observer qu d est étrange de retarder jusqu'à la fin du deuxième acte l'apparition du personnage essentiel? Dans Cinna, il est vrai, Auguste ne nous sera montré qu'au second acte; mais au premier, on ne parlera que de lui^ Ici, Horace et Sabine Curiace et Camille concentrent d'abord sur eux îït ention. H est vrai encore que, par l'effet d'un crescendo ana- logue a celui de Cmna, le vieil Horace, à la fin de ff o-ldie grandit d autant plus que son fils s'abaisse. Mais que pfouvê ce crescem/o même, sinon qu'il est un des héros de la^pièce ce qm n équivaut pas à en être le héros unique? ^

Y aurait-il donc plusieurs héros? Celle abondance de oer- sonnages héroïques ne serait point une exception danfî; Jeatre de Corneille. Comme le jeune Horace, Cinna conauierî ff'M\ "?^^«„^d"^'^-ation, puis se l'aliène peu à peu S la Mort de Pompée, où chercher le héros unique? Est-ce Pompée, dont la grande ombre domine le drame? Est-ce Çesar, vivant et vainqueur? Est-ce la flèro Cornélie? De même ICI, nous hésitons, partagés entre des sentiments très X^r!' également incapables de nous défendre, et d'aïmiratfon Tour la vertu farouche du jeune Horace et d'horreVr poîr^on n.me, sentant b en que Corneille a voulu fai?ede^Tui on héros, mais que lui-même a été, pour ainsi dire effravé na? le développement logique d'un tef caractère, Ttqu'Haloml ploie le fils par le père, en donnant au viei lard la sérénHé qui manquait au jeune homme. Lequel sera doncle héro^ définitif? Aucun, et tous les deux. Reprenant ancien tX donne a Horace par lapluparldes conte^porains/neuTSirloÏÏ

I. M. Géruiez : Histoire de la littérature françai$«.

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