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116 HORACE

Qui ne s^eii promet rien ne la mérlLe pas;

Il empêrh^ souvent qu'elle ne se déploie, |

Et, lorsqu'elle descend, son refus la renvoie. I ^60

CAMILLE. I

Le ciel agit sans nous en ces événements Et ne les règle point dessus nos sentiments.

JULIE.

(1 ne vous a fait peur que pour vous faire grâce.

Adieu : je vais savoir comme enfin tout se passe.

Modérez vos frayeurs : j'espère à mon retour 865

Ne vous entretenir que de propos d'amour,

Et que nous n'empjoirons la fin de la journée

Qu'aux doux préparatifs d'un heureux hyménée.

SABINE.

J'ose encor l'espérer.

CAMILLE.

Moi. je n'espère rien.

JULIE.

L'effet vous fera voir que nous en jugeons bien. 87C

��SCENE IV SABINE, CAMILLE.

SABINE.

Parmi nos déplaisirs souffrez que je vous blâme :

860. Ces vers, selon la remarque très juste de M. Gidel, seraient trè« bien leur place dans une discussion sur la « piàce », comme dans Polyeucte.

862. Dessus, très usité chez Corneille et ses contemporains pour sur, comme dessous pour sous et dedans pour dans. Vaugelas ne proscrivait absolument cette forme qu'en prose, et daignait la permettre aux poètes « pour la commodité des vers ».

864. Comme, comment. Selon Voltaire, ce vers suffirait à démontrer l'inutilité de la scène; car .'i quoi bon tant parler, si l'on est si désireux de savoir ce qui se passe? C'est que Voltaire se place à un point de vue plus moderne, celui de l'ac- tion courant droit au but marqué, sans s'arrêter aux discours. Peut-être cepen- dant a-t-il raison d'ajouter que « ce discours de Julie est trop d'une soubrette de comédie ». Les vers suivants sont, il est vrai, peu tragiiiuos.

867. J'espère ne vous entretenir... et que, brusque changement de tournure qui donne au verbe espérer deux régimes de nature dillerente. Voyez des tours ana- logues aux vers 1103 et 1450-1451.

869. Elle n'espère rien maintenant, comme elle espérait tout à l'acte I. C'est dans ces contradictions et ces soudains soubresauts qu'est l'originalité du carac tère de Camille.

870. L'effet, la réalité, souvent opposé à l'apparence; voyez le v. 465.

871. Voici que s'ouvre encore une scène froide et de remplissage; il semble que Corneille veuille nous faire payer d'avance les beaux vers qui suivront. En remarquant qu/3 Sabiae et Julie ne sont là que pour amuser le peuple jusqu'au

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