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DE LA NOTICE BIOGRAPHIQUE. lxxv

il auroit fait représenter par nos comédiens ordi^^^, représentant au marais du Temple à Paris ; et d'autant qu'il a appris que depuis quelque temps les aultres comédiens auroient, à son grand préjudice, entreprins de représenter les dictes pièces et que si Ils avoient cette liberté l'exposant seroit frustré de son labeur*, nous suppliant sur ce luy pourvoir et luy accorder nos lettres nécessaires ; nous à ces causes, désirant favorablement traitter l'expo"', luy avons de nos grâce specialle, pleine puissance et authorité royalle permis et per- mettons par ces présentes de f" jouer et représenter lesdictes pièces de théâtre ci-dessus speciffiées, nommées Cinna, Polyeucte, la Mort de Pompée par troupe de nos comédiens, en tels lieux et endroicts de nostre royaulme que bon luy semblera, et ce durant le temps de — à compter du jour qu'elles auront esté représentées la pre- mière fois, pendant lequel temps vous ferez, comme nous faisons par ces présentes, tres-expresses inhibitions et défenses à tous nos comédiens representans tant en nostre dicte ville de Paris qu'autres lieux de nostre royaulme de jouer ny représenter lesdictes pièces sans le vouloir et consentement dudict exposant ou de ceux qui auront droit de luy, à peine de dix mille livres d'amende et de tous despens, dommages et interests. Si vous mandons que du contenu

en ces présentes fassiez, souffriez et laissiez jouir et.... exposant

pleinement et paisiblement, et à ce souffrir et obéir tous ceux

qu'il appartien Mandons au premier nostre huissier ou sergent

royal sur ce requis fr», pour l'exécution des présentes, tous exploicts de justice à ce requis et nécessaires sans aucune aultre

plus que ces présentes. Car tel est nostre plaisir. Donné à le

jour de l'an de grâce i643 et de nostre règne le premier.

Par le Roy 2.

1. Corneille a substitué « de son labeur » à « de ses intentions. »

2. Ecrit de la main d'un clerc de Jacques Goujon et corrigé en plusieurs endroits par Corneille. — On lit au bas de ce projet, dans la marge, ces mots écrits perpendiculairement de la main de Jacques Goujon : Privilège Corneille refusé, et après « Pab le Rot, » ces mots : Pour les comédiens du marais pour la d. lettre.

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