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482 LA VEUVE.

SCÈNE II.

CÉLIDAN.

Qu'Alcidon maintenant soit de feu pour Clarice,

Qu'il ait de son parti sa traîtresse nourrice,

Que d'un ami trop simple il fasse un ravisseur,

Qu'il querelle Philiste, et néglige sa sœur, 1610

Enfin qu'il aime, dupe, enlève, feigne, abuse.

Je trouve mieux que lui mon compte dans sa ruse :

Son artifice m'aide, et succède si bien,

Qu'il me donne Doris, et ne lui laisse rien.

Il semble n'enlever qu'à dessein que je rende, «61 5

Et que Philiste après une faveur si grande

N'ose me refuser celle dont ses transports

Et ses faux mouvements font rompre les accords.

Ne m'offre plus Doris, elle m'est toute acquise ; Je ne la veux devoir, traître, qu'à ma franchise ; 1 6^^. Il suffit que ta ruse ait dégagé sa foi : Gesse tes compliments, je l'aurai bien sans toi. Mais pour voir ces effets allons trouver le frère : Notre heur s'accorde mal avecque sa misère'. Et ne peut s'avancer qu'en lui disant le sien. '625

SCÈNE m.

ALGIDON, CÉLIDAN.

CÉLIDAN.

Ah ! je chcrchois une heure avec toi d'entretien ; Ta rencontre jamais ne fut plus opportune.

��ï.Var. Notre tien r, incompaliblc avecque sa misère, Ne se [leut avancer qu'en lui disant le sien. (i63.'(-5'j)

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