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ACTE IV, SCÈNE VIII. 477

ALCIDO^J.

Oui, de tout mon pouvoir je t'en viens conjurer.

DORIS.

A ce coup, Alcidon, voilà te déclarer ;

Ce compliment, fort beau pour des âmes glacées,

M'est un aveu bien clair de tes feintes passées.

ALCIDON.

Ne parle point de feinte ; il n'appartient qu'à toi 1 5o5

D'être dissimulée et de manquer de foi ; L'effet l'a trop montré.

DORIS.

L'effet a dû l'apprendre. Quand on feint avec moi, que je sais bien le rendre. Mais je reviens à toi. Tu fais donc tant de bruit Afin qu'après un autre en recueille le fruit ; 1 5 1 o

Et c'est à ce dessein que ta fausse colère Abuse insolemment de l'esprit de mon frère ?

ALCIDON.

Ce qu'il a pris de part en mes ressentiments

Apporte seul du trouble à tes contentements' ;

Et pour moi, qui vois trop ta haine par ce change 1 5 > 5

Qui t'a fait sans raison me préférer Florangc",

Je n'ose plus t'ofifrir un service odieux.

DORIS.

Tu ne fais pas tant mal. Mais pour faire encor mieux, Puisque tu reconnois ma véritable haine, De moi ni de mon choix ne te mets point en peine. «5 20 C'est trop manquer de sens ; je te prie, est-ce à toi, A l'objet de ma haine, à disposer de moi ?

ALCIDON.

Non ; mais puisque je vois à mon peu de mérite De ta possession l'espérance interdite,

1. Var. Seul apporte du trouble à tes contentements. (lôSi-B^)

2. Var. Où tu m'as préféré ce lourdaud de Florange. (i634-57)

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