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474 LA VEUVE.

LA NOURRICE.

Ah, le traître !

CÉLIDAN.

Sans doute il te vouloit du mal.

LA NOURRICE.

Et m'en pourroit-il faire?

CÉLIDAN.

Oui, son rapport fatal

LA NOURRICE.

Ne peut rien contenir que je ne le dénie.

CÉLIDAN.

En effet, ce rapport n'est qu'une calomnie. i4/lo

Ecoute cependant : il a dit qu'à ton su

Ce malheureux dessein avoit été conçu ;

Et que pour empêcher la fuite de Clarice

Ta feinte pâmoison lui fit un bon office ;

Qu'il trouva le jardin par ton moyen ouvert. 1^45

LA NOURRICE.

De quels damnables tours cet imposteur se sert 1

Non, Monsieur, à présent il faut que je le die,

Le ciel ne vit jamais de telle perfidie.

Ce traître aimoit Clarice, et brûlant de ce feu,

Il n'amusoit Doris que pour couvrir son jeu' ; ii5o

Depuis près de six mois il a tâché sans cesse

D'acheter ma faveur auprès de ma maîtresse :

11 n'a rien épargné qui fût en son pouvoir ;

Mais me voyant toujours ferme dans le devoir.

Et que pour moi ses dons n'avoient aucune amorce, i45 5

Enfin il a voulu recourir à la force.

Vous savez le surplus, vous voyez son effort

A se venger de moi pour le moins en sa mort :

Piqué de mes refus, il me fait criminelle,

I. Var. Ne carcssoit Doris que pour couvrir son jeu. (iBS'j-S^)

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