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/,68 LA VEUVE.

Ses offres acceptés', que rien ne se diffère ; Après un prompt hymen, tu le mets à pis faire ^.

ALCmON.

Cet ordre est infaillible à procurer mon bien ;

Mais ton contentement m'est plus cher que le mien. 1 33o

Longtemps à mon sujet tes passions contraintes

Ont souffert et caché leurs plus vives atteintes ;

Il me faut à mon tour en faire autant pour toi :

Hier devant tous les Dieux je t'en donnai ma foi,

Et pour la maintenir tout me sera possible \ 1 335

CÉLmAN.

Ta perte en mon bonheur me seroit trop sensible * ; Et je m'en haïrois, si j'avois consenti" Que mon hymen laissât Alcidon sans parti.

ALCIDON.

Eh bien, pour t'arracher ce scrupule de l'âme

(Quoique je n'eus jamais [)our elle aucune flamme), 1 3 4o

J'épouserai Clarice. Ainsi, puisque mon sort,

Veut qu'à mes amitiés je fasse un tel effort,

Que d'un de mes amis j'épouse la maîtresse.

C'est là que par devoir il faut que je m'adresse.

Philiste est un parjure, et moi ton obligé** : '3 45

Il m'a fait un affront, et tu m'en as vengé.

��1. Tel est le texte de toutes les éditions. Voyez au sujet du genre du mot offre, rintroduction grammaticale en tète du Lexique.

2. Mettre quelqu'un au pis, à pis faire «se dit par manière de défi, pour marquer à un homme que quelque volonté qu'il ait de nuire, on ne le craint point.» (^Dictionnaire de l'Académie de i6g/i.)

3. ] ar. Et pour la maintenir j'éteindrai bien ma braise.

ci.i.. Mais je ne veux [)oint d'heur aux dépens de ton aise. (i(33/i)

4. Var. Ta perte en mon bonheur te seroit trop sensible. (i6/i4-Go)

5. Var. Et j'aurois un regret trop sensible de voir (a) Que mon hymen laissât Alcidon à pourvoir. (16^/1-57)

6. Var. Philiste m'est parjure, et moi ton obligé. (iG34-63)

(a) Et moi-même j'aurois trop de regret de voir, (i 644-57)

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