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ACTE IV, SCÈNE I. 463

Pauvre désespéré, que ta raison s'égare ! '2 35

Et que tu traites mal une amitié si rare 1 Après tant de serments de n'aimer rien que toi, Tu la veux faire heureuse aux dépens de sa foi ; Tu veux seul avoir part à la douleur commune ; Tu veux seul te charger de toute l'infortune, 12/to

Comme si tu pouvois en croissant tes malheurs Diminuer les siens, et l'ôter aux voleurs. N'en doute plus, Philiste, un ravisseur infâme A mis en son pouvoir la reine de ton âme, Et peut-être déjà ce corsaire efifronté iHS

Triomphe insolemment de sa fidélité'. Qu'à ce triste penser ma vigueur diminue !

SCÈNE II. PHILISTE, DORASTE, POLYMAS, LISTOR.

PHILISTE.

Mais voici de ses gens. Qu'est-elle devenue? Amis, le savez -vous ? N'avez- vous rien trouvé Qui nous puisse éclaircir du malheur arrivé? i2 5o

DORASTE.

Nous avons fait, Monsieur, une vaine poursuite.

PHILISTE.

Du moins vous avez vu des marques de leur fuite.

DORASTE.

Si nous avions pu voir les traces de leurs pas,

Des brigands ou de nous vous sauriez le trépas ;

Mais, hélas ! quelque soin et quelque diligence — '2 55

PHILISTE.

Ce sont là des effets de votre intelligence. Traîtres ; ces feints hélas ne sauroient m'abuser.

I. Var. Triomphe insolemment de sa pudicité.

Hélas ! qu'à ce penser ma vigueur diminue ! (lôSi-S^)

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