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^o LA VEUVE.

Pardonne un vain scrupule à mon âme inquiète ;

Prends mon bras pour second, mon château pour retraite.

Le déloyal Philiste, en te volant ton bien,

N’a que trop mérité qu’on le prive du sien :

Après son action la tienne est légitime ; 795

Et l’on venge sans honte un crime par im crime’.

ALcrooN. Tu vois comme il me trompe, et me promet sa sœur Pour en faire sous main Florange possesseur-. Ah ciel I fut-il jamais un si noir artifice ? Il lui fait recevoir mes offres de service ; ?oo

Cette belle m’accepte, et fier de son aveu ^, Je me vante partout du bonheur de mon feu. Cependant il me l’ôte, et par cette pratique, Plus mon amour est su, plus ma honte est publique.

CÉLmAN.

Après sa trahison, vois ma fidélité: 8o5

Il t’enlève un objet que je t’avois quitté.

Ta Doris fut toujours la reine de mon âme ;

J’ai toujours eu pour elle une secrète flamme,

Sans jamais témoigner que j’en étois épris,

Tant que tes feux ont pu te promettre ce prix; ^10

Mais je te l’ai quittée, et non pas à Florange.

Quand je t’aurai vengé, contre lui je me venge,

Et je lui fais savoir que jusqu’à mon trépas \

Tout autre qu’Alcidon ne l’emportera pas.

ALCIDON .

Pour moi donc à ce point ta contrainte est venue! 81 5

Je t’offre avec mon bras celui de cent amis.

Prends, puisque tu le veux, ma maison pour retraite ;

Dispose absolument d’une amitié parfaite :

Je vois trop que Pbiliste en te volant ton bien. (i634-F)y)

1. Var. On venge honnêtement un crime par un crime, (i 634-57)

2. Var. Dont il fait sourdement Florange possesseur. (iG3’i-.’)y)

3. Var. Cette belle m’accepte, et dessous cet aveu. (i63/l-57)

4. Var. Et jo lui fais savoir que devant mon trépas. (i634-57)

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