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ACTE I, SCÈNE V. /ii5

PHILISTE.

Ce reproche obligeant me laisse tout surpris : Avec tant de beautés, et tant de bons esprits, Je ne valus jamais qu'on me trouvât à dire\

CLARICE.

Avec ces bons esprits je n'étois qu'en martyre^ : 3io Leur discours m'assassine, et n'a qu'un certain jeu Qui m'étourdit beaucoup, et qui me plaît fort peu.

PHILISTE.

Celui que nous tenions me plaisoit à merveilles.

CLARICE.

Tes yeux s'y plaisoient bien autant que tes oreilles.

PHILISTE.

Je ne le puis nier, puisqu'en parlant de vous^, 3i5

Sur les vôtres mes yeux se portoient à tous coups, Et s'en alloient chercher sur un si beau visage* Mille et mille raisons d'un éternel hommage.

CLARICE.

la subtile ruse ! et l'excellent détour^ !

Sans doute une des deux te donne de l'amour; 3 20

Mais tu le veux cacher.

Avec tant de beautés, et tant d'esprits divers,

[Je ne valus Jamais qu'on me trouvât à dire.] (i 63^-57)

1. Trouver à dire, trouver qu'il manque quelque chose ou quelqu'un. Voyez le Lexique.

2. Var. Avec ces beaux esprits je n'étois qu'en martyre. (lôS/i) L'édition de i634 porte :

Avec ces bons esprits je n'étois qu'en martyre ; mais il y a dans Les plus notables fautes survenues en l'impression : « Lisez beaux esprits. » Néanmoins Corneille n a tenu compte de cette correction dans aucune des éditions suivantes. Dans les unes, de i6/i4 à 1657, on lit, comme l'on voit, bons esprits, une fois, au versSio ; dans les autres, de 1660 à 1682, deux fois, aux vers 3o8 et 3 10.

3. Var. Je ne le peux nier, puisqu'en parlant de vous. (i634)

4. Var. Et s'en alloient chercher sur ce visage d'ange Mille sujets nouveaux d'éternelle louange. (lôSi-Sy)

5. Var. O la subtile ruse ! ô l'excellent détour! (iG34-68)

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