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Ceux qui n’ont le moyen de la voir au théâtre ;
Car si Mélite a plu pour ses divins appas,
Tout le monde sera de Clarice idolâtre,
Qui jouit de beautés que Mélite n’a pas.

GuÉRENTE.


MADRIGAL POUR LA COMÉDIE DE LA VEUVE DE MONSIEUR CORNEILLE.

A CLARICE.

Clarice, la plus douce veine
Qui sache le métier des vers
Donne un portrait à l’univers
De tes beautés et de ta peine ;
Et les traits du pinceau qui te font admirer
Te dépeignent au vif si constante et si belle,
Que ce divin portrait, bien que tu sois mortelle,
Demande des autels pour te faire adorer.

I. G. A. E. P.


A MONSIEUR CORNEILLE.

ÉLÉGIE.

Pour te rendre justice autant que pour te plaire,
Je veux parler, Corneille, et ne me puis plus taire.
Juge de ton mérite, à qui rien n’est égal.
Par la confession de ton propre rival.
Pour un même sujet, même désir nous presse ;
Nous poursuivons tous deux une même maîtresse
La gloire, cet objet des belles volontés.
Préside également dessus nos libertés ;
Comme toi je la sers, et personne ne doute
Des veilles et des soins que cette ardeur me coûte.
Mon espoir toutefois est décru chaque jour
Depuis que je t’ai vu prétendre à son amour.
Je n’ai point le trésor de ces douces paroles