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, Dorise,

Et va dire partout, en liberté remise,

Que le prince aujourd’hui te préserve à la fois

Des fureurs de Pymante et des rigueurs des lois.

Dorise

Après une bonté tellement excessive,

Puisque votre clémence ordonne que je vive,

Permettez désormais, sire, que mes desseins

Prennent des mouvements plus réglés et plus sains ;

Souffrez que pour pleurer mes actions brutales,

Je fasse ma retraite avecque les vestales,

Et qu’une criminelle indigne d’être au jour

Se puisse renfermer en leur sacré séjour.

Floridan

Te bannir de la cour après m’être obligée,

Ce serait trop montrer ma faveur négligée.

Dorise

N’arrêtez point au monde un objet odieux,

De qui chacun, d’horreur, détournerait les yeux.

Floridan

Fusses-tu mille fois encor plus méprisable,

Ma faveur te va rendre assez considérable

Pour t’acquérir ici mille inclinations.

Outre l’attrait puissant de tes perfections,

Mon respect à l’amour tout le monde convie

Vers celle à qui je dois et qui me doit la vie.

Fais-le voir, cher Clitandre, et tourne ton désir

Du côté que ton prince a voulu te choisir :

Réunis mes faveurs t’unissant à Dorise.

Clitandre

Mais par cette union mon esprit